Avant même d’être enceinte j’avais une envie très forte de faire de l’haptonomie pendant ma grossesse.
Ce qui m’a tout de suite plu dans cette préparation à l’accouchement c’est la place qu’elle laisse au père. Cet enfant que nous avons désiré à deux, fait à deux, nous l’accompagnerons ensemble pendant et après la grossesse. Il faut le dire aussi, le coté intimiste de cette préparation (juste nous 3 et la sage-femme) m’a tout de suite attiré.
Biensur, nous en avons parlé ensemble avec Papa d’hiver qui a rapidement été partant (condition sinéquanone pour que cela fonctionne) et nous nous sommes lancés.
Autant vous le dire tout de suite, trouver une sage-femme proposant ce type de préparation n’a pas été chose facile alors que nous n’habitons pas dans un trou… Alors un conseil : demandez la liste des professionnels pratiquant l’haptonomie au CIRDH (Centre International de recherche et de Développement de l’Haptonomie) ou à votre maternité histoire de gagner du temps.
C’est donc le jour de mon anniversaire, à 19 semaines de grossesse que nous avons rencontré notre sage-femme, jeune et dynamique, bonne première impression. Cette première séance s’est effectuée en trois temps.
Un premier temps d’échange autour nos attentes et quelques explications plus précises sur la préparation qui allait nous être proposée. Selon elle, il est inutile de faire une préparation à l’accouchement classique à côté de l’haptonomie (comme j’avais pu le lire sur internet) puisque cette pratique est une préparation à part entière avec la particularité que le père y joue un rôle primordial. Et je dois le dire, ça me rassure de savoir que je vais pouvoir compter sur lui pour m’aider à gérer ma douleur le jour J.
Donc en gros chéri t’as pas intérêt à te tourner les pouces en buvant des cafés le jour de l’accouchement !
Les deuxième et troisième temps de la rencontre se sont fait…autour de mon ventre ou plutôt autour du bébé.
Bon là, je dois le dire, je suis restée dubitative. La sage-femme a commencé par nous faire « ressentir » la façon d’entrer en contact avec le bébé et comment terminer l’échange avec lui. Ce moment a été un peu trop intrusif à mon goût…la professionnelle d’un côté qui nous montrait les choses à ne surtout pas faire (genre appuyer brutalement sur mon ventre…ce qui ne nous serait pas franchement venu à l’idée…), Papa d’hiver de l’autre, concentré mais pas beaucoup plus à l’aise que moi.
Puis, je suis allée m’installer sur le lit pour que nous puissions entrer en contact avec le bébé toujours dans la même disposition : moi au milieu, le ventre bien en évidence. Elle a immédiatement trouvé le bébé (qui, comme à son habitude, prenait mon utérus pour une piste de danse…) et a montré à papa d’hiver comment faire. Je dois bien le dire, je me suis un peu sentie frustrée quand elle m’a expliqué que cette façon d’entrer en contact avec bébé était réservée au père afin de ne pas donner d’informations contradictoires au bébé et qu’il puisse reconnaitre son papa par cette approche particulière.
C’est à cet instant que j’ai vraiment réalisé que l’haptonomie c’est ça aussi, donner SA place au père. Ne plus être uniquement deux : moi et Papa d’hiver / moi et le bébé, mais accepter d’être ensemble tous les trois.
C’est, je crois, ce qui est si dur et en même temps tellement fort dans cette préparation à l’accouchement.
Donc voilà, avec Papa d’hiver on a décidé de remettre ça. Parce que même si, sur le moment, on a pu se sentir un peu décontenancé par cette femme nous apprenant (pas toujours avec délicatesse…) à entrer en communication avec la chair de notre chair, ce qui nous a paru franchement étrange et dérangeant, ces séances sont des indications, des impulsions que nous adapterons de retour à la maison, tranquilles dans notre cocon.
Pour un moment rien qu’ à nous… 3.